Jeudi 3 mai, le musée de Cluny consacrera sa conférence mensuelle au tableau récemment acquis d’Antoine de Lonhy, représentant saint Vincent-Ferrier prêchant, réalisé entre vers 1470-1480.

Artiste itinérant, Antoine de Lonhy est originaire de Bourgogne. Il demeure d’abord à Châlon-sur-Saone où il est sollicité par le chancelier Nicolas Rolin et par son entourage. Vers 1450, il part pour Toulouse où il s’installe pendant une dizaine d’années. Son activité est ensuite documentée à Barcelone où il réalise ponctuellement plusieurs commandes, mais sa résidence principale est alors dans le duché de Savoie à Avigliana.

Ses oeuvres ont d’abord été regroupées sous différents noms de conventions avant de lui être attribuées : le maître de la Trinité de Turin était un peintre de chevalet alors que le « maître des Heures de Saluces » était un enlumineur. L’activité documentée d’Antoine Lonhy attestait quant à elle son savoir faire de peintre verrier, de peintre de retable, de cartonnier et d’enlumineur. Son identification par François Avril a dès lors, réuni un corpus disséminé en Bourgogne (enluminures), à Toulouse (peinture murale et enluminures), Barcelone (vitraux et retable) et à Turin (retable, peintures murales, enluminures). Si certaines de ses oeuvres sont aujourd’hui perdues, comme le décor vitré réalisé pour le château de Nicolas Rolin à Authumes, il n’en reste pas moins un corpus abondant, notamment d’enluminures.

Ce panneau de l’artiste, le seul actuellement conservé en France, aurait pour pendant un saint Dominique conservé à Turin. Pour qui a-t-il été réalisé? Le sujet – un prédicateur espagnol – indiquerait peut être une exécution lors de son passage en Espagne? La réponse jeudi avec Sophie Lagabrielle, conservateur en chef au Musée de Cluny.

Un peintre itinérant du XVe siècle : Antoine de Lonhy, Musée National du Moyen Âge, 6 place Paul Painlevé, Paris 6. 3 mai à 12h30 et 18h30 (voir le programme du musée)